jeudi 29 avril 2010

manif dont tout le monde se fout - recap

Je parle bien sûr de cette manif ci : http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites-internationales/2580-appel-a-un-rassemblement-de-solidarite-avec-le-peuple-grec-victime-des-banques

Et je ne dis pas que c'était si important que ça d'y être. En tous cas, pour moi, c'est beaucoup moins important que de prendre la peine de s'informer sur ce qui se passe en lisant, par exemple, alternatives économiques ou le monde diplomatique. Beaucoup de langage codé dans cet article, n'hésitez pas à poser des questions ! Et bien sûr à critiquer ! (je rigole, je sais bien que c'est le comble du "pas cool" que de discuter politique sur internet (et ailleurs aussi d'ailleurs ; mais ailleurs, au moins, vos amis ne sont pas forcément au courant que vous vous êtes ridiculisés))

Alors j'y étais. On était environ 80. Il n'y a pas eu de vociférations de la foule mais des interventions de diverses personnalités (du PCF, de la FASE, du PCOF, des Alternatifs et du PG). Dans ce que j'ai entendu, pas de cassage de Papandréou. Les interventions étaient de niveau variable. Quelques médias étaient là, dont france cul qui à parlé du rassemblement dans son journal de 7h ce matin.

Encore quelques pensées sur cette affaire grecque.

Au bilan, les états riches d'Europe organisent eux même le dumping social en Europe en demandant que les conditions de travail en Grèce soient altérées. On insiste pour que les salaires des grecs soient baissés et après on aura un prétexte pour ne pas augmenter le SMIC ou pour déclarer irréaliste tout projet de redistribution moins inégalitaire des richesses. Finalement, tous les ultralibéraux n'attendent que ça : une bonne crise de la dette pour casser ce qui reste de services publics et que les intérêts privés puissent se partager les richesses qu'il reste à piller.

Sur la lutte idéologique. Il ne faut pas croire que tous les médias défendent les grecs contre les vilains allemands. Cette nuit à mes heures d'insomnie, j'ai zappé sur RMC et j'entendais des journalistes asséner comme des évidences que les allemands avaient beaucoup souffert, qu'aujourd'hui ils en tiraient les bénéfices et qu'on pouvait comprendre qu'ils ne veuillent pas payer pour la Grèce. On présente comme une vertu le dumping social et fiscal et la montée fulgurante de la pauvreté et des inégalités qui ont eu lieu dans ce pays sans dire que la réussite dans le commerce international de l'Allemagne (qui ne profite pas à la grande majorité du peuple allemand) a beaucoup bénéficié aussi des déficits qui se creusaient dans les autres pays d'Europe. En plus, comme le dit Christine Lagarde, l'Allemagne se fera du blé en prêtant à la Grèce, elle ne va rien perdre (ou alors le spin de Sarkozy sur les bénéfices faramineux qu'il a réalisé en renflouant le banques ne serait qu'un bobard ? non je me refuse à croire que notre président pourrait être malhonnête à ce point).

Autre fait amusant, c'est toute la série des gouvernements un peu de gauche en Europe qui sont attaqués par les spéculateurs : Hongrie (de l'époque), Grèce, Portugal et Espagne.
L'Espagne, dans la tourmente aujourd'hui, était pourtant un modèle de sérieux budgétaire puisqu'il y avait des budgets excédentaires dans ce pays avant la crise. Tout le blabla sur les comptes maquillés (par la droite comme par la gauche mais pas par le gouvernement actuel : on fait payer aux enfants les péchés des parents comme dans l'ancien régime) en Grèce n'était donc que du vent, un prétexte. C'est donc aussi une affaire de sales préjugés infondés des marchés sur le laxisme de la gauche, le manque de sérieux des gens du sud etc. Alors que les plus gros fabricants de déficits sont bien souvent de droite (Reagan, Bush, le précédent gouvernement grec, notre ami Sarkozy et ses prédécesseurs chiraquiens).